I AM GOLD AND I LOVE MYSELF
Venise - 2019, performance vidéo & photographies
Comme le dit la drag queen Ru Paul, “nous sommes toustes né.es nu.es et le reste c’est du drag”. Je l’interprète comme une manière de dire “nous sommes toustes créateurices de nos identités”. Cette série d’images, extraites d’une vidéo performative de 6 minutes, est un projet en cours questionnant la représentation de soi face à la pression des injonctions sociales. Comment parvenir à nous aimer nous-mêmes ? Comment nous voyons-nous et nous regardons-nous ?
L’invention des miroirs nous a obligés à cohabiter avec une vision déformée mais toujours présente de nous-mêmes. Nous vivons dans un état constant d’auto-réflexion, un levier qui nourrit chaque jour le capitalisme et le patriarcat. À l’origine simple usage sanitaire, voir notre reflet nous rend désormais capables de nous distinguer, de nous étudier, de nous présenter et de nous transformer : la possibilité de nous voir est devenue un outil d’imitation et de figuration. Mais comment se fait-il que regarder notre propre reflet soit parfois si douloureux ? Parce que les constructions sociales nous vendent une façon impossible et non-humaine de se percevoir.
En utilisant des paillettes, l’outil numéro un de la transformation magique dans l’industrie artistique mais aussi médium préhistorique (le mica mixte était déjà utilisé il y a 300 000 ans), je fais de mon corps un ornement, je suis capable de capturer et de diffuser la lumière. Ce travail est une tentative de trouver un équilibre et un contact avec mon propre corps dans le reflet, une tentative de toucher une perception libérée de moi-même.