EVIDENCE
Nantes, 2022 - Spot lumineux, sel d'epsom, livres, lettres, prospectus, ticket de caisses, notes, divers.
Reprenant l'esthétique de la photo de scène de crime, Evidence parle du processus de deuil et de ce à quoi nous devons nous confronter pour reconstituer ce qui nous a traumatisé et s'en défaire. La photographie de scène de crime est considérée comme étant une composante essentielle au procédé de récolte des preuves visant à résoudre un crime. Ici l'installation est une emphase de ce procédé, devenant presque une tautologie du "ça a été" de Roland Barthes. L'image est simplement évocative et crée un concept visuel de la rupture. C'est donner une forme physique qui confère la permanence de l'expérience et qui reconstitue pour le spectateur comme pour l'artiste ce qui a été sans savoir ce qui a été (l'amour autant que sa fin). L'installation est une réflexion sur la santé mentale et ce qui est communément considéré comme une mort, un traumatisme. Cela nous rappelle que ce qui est invisible n'empêche pas la réalité. Théâtraliser ce qui reste de l'amour après la rupture comme une scène de crime c'est essayer d'en retirer la blessure réelle, la peine et la fin réelles pour en faire un spectacle admissible et soutenable autant qu'un exorcisme.